Bonjour à tous! A présent que vous savez que la peau est un tissu fragile et complexe et qu’il faut en prendre soin, nous allons commencer par faire une petite liste des principales substances toxiques présentes dans les produits habituels d’hygiène et de cosmétique. Cette liste vous aidera par la suite à faire de meilleurs choix lors de vos achats en supermarché ou en magasin spécialisé.
Le but durant la grossesse sera d’éviter que l’application sur votre peau de produits de soins ou de maquillage ne favorise la pénétration dans votre organisme de substances nocives pouvant nuire au développement de votre futur bébé. Ensuite, il faudra continuer à bien choisir vos produits si vous allaitez votre enfant, car de nombreuses molécules chimiques toxiques peuvent être excrétées dans le lait maternel. De même, il faudra prendre des précautions avec les produits d’hygiène destinés aux soins de votre nourrisson car son organisme est plus sensible aux substances toxiques que celui d’un adulte (Voir Page d’accueil Hygiène et cosmétique pour Maman et Bébé).

Pour commencer, quelles substances retrouve t’on presque systématiquement dans un gel de douche classique?
Pour le savoir, nous allons découvrir la liste INCI des ingrédients qui figure sur l’étiquette d’un gel de douche d’une marque bien connue, plus exactement une Crème Douche Hydratation. Voici cette liste….
- Aqua: il s’agit simplement d’eau
- Sodium Laureth Sulfate: tensio-actif ampiphile d’origine synthétique. C’est un agent nettoyant qui agit par désagrégation de la membrane des cellules de la couche cornée. C’est un composé « éthoxylé » qui peut contenir des impuretés d’oxyde d’éthylène,un gaz toxique , irritant, cancérigène et mutagène.
- Cocamidopropyl Bétaïne: c’est aussi un tensio-actif détergent de synthèse, dérivé de l’huile de coco et de la diméthylamine propylamine. Il est irritant et peut provoquer des lésions oculaires.
- Glycerin: substance huileuse appelée aussi glycérol. Elle peut provenir des déchets de la fabrication du bioéthanol ou de savons. Elle est plus ou moins raffinée et peut contenir des impuretés. Elle est utilisée en tant qu’humectant, c’est-à-dire qu’elle fait remonter l’eau du derme vers la surface de l’épiderme.
- Sorbitol: c’est un polyol ou sucre d’amidon ayant fonction d’épaississant et d’humectant.
- Laureth-2: c’est un tensio-actif détergent , émulsifiant obtenu par éthoxylation. Il peut donc contenir des impuretés toxiques d’oxyde d’éthylène .
- Coco glucoside: c’est un tensio-actif produit à partir de la noix de coco. Il est irritant pour la peau et les yeux. FS_COCO%20GLUCOSIDE_FDS
- Parfum: il s’agit d’un parfum de synthèse dont la composition n’est pas révélée et qui de ce fait peut renfermer des molécules néfastes pour l’organisme.
- Sodium chloride: c’est tout simplement notre sel de cuisine.
- Sodium benzoate:c’est un conservateur d’origine pétrochimique produit à partir de toluène, de naphtalène, de trichlorobenzène, de vanadium et de soude. A ce titre, il contient des impuretés chimiques dont entre autres des métaux lourds très toxiques tels que le plomb..
- Citric acid: conservateur produit en laboratoire à partir de moisissures d’Aspergillus Niger. Cette production peut passer par l’emploi de mélasse et d’Organismes Génétiquement Modifiés, ainsi que par l’utilisation d’acide sulfurique.
- Styrène/Acrylates Copolymer: polymères synthétiques qui forment un film sur la peau, lui donnant ainsi une sensation de douceur. Produits issus de la pétrochimie à partir de molécules de styrène ou d’éthylbenzène. Contient des impuretés de monomères de styrène et d’acrylates irritants et sensibilisants. L’éthylbenzène traverse la barrière du placenta et est excrété dans le lait maternel. Il est suspecté de cancérogénicité (CIRC).
- PEG-40 hydrogenated castor Oïl: tensio-actif et émulsifiant. C’est un composé éthoxylé dérivé du polyéthylène glycol et de l’huile de ricin. Il est susceptible de contenir des résidus d’oxyde d’éthylène cancérigène et de 1,4 dioxane irritant et suspecté de cancérogénicité.
- Polyquaternium-7: c’est un viscosant filmogène préparé à partir d’acrylamide et d’ammonium. Il peut contenir des résidus de monomères d’acrylamides irritants.
- Sodium lactate: conservateur et humectant. C’est un acide faible fabriqué à partir d’acide lactique de mélasse fermentée et de soude
- Prunus amygdalus dulcis Oïl Bio: adoucissant, huile d’amandes douces produite en agriculture biologique.
- Maltodextrin: texturant fabriqué à partir d’amidon.
- Tetrasodium glutamate diacétate: chélatant, séquestrant, conservateur.Il est irritant pour la peau
- Extrait de coton: adoucissant extrait d’une partie de la graine de coton.
- Hexyl cinnamal: agent masquant d’origine synthétique, il sert à masquer les odeurs indésirables. Composé irritant et allergène à déclaration obligatoire.
- Citronellol, Geraniol, Limonène, Linalool: molécules aromatiques parfumantes extraites à l’aide de solvants organiques ou produites par synthèse à l’aide de catalyseurs. Elles peuvent contenir des résidus de fabrication tels que des métaux lourds (nickel, cobalt, palladium, aluminium,..) et des solvants (hexane, pentane, dichlorométhane,…). Sont irritants et sensibilisants et font partie des substances allergènes à déclaration obligatoire.
- Coumarin: molécule parfumante extraite de plantes à l’aide de solvants organiques ou produite par synthèse à partir d’aldéhyde salicylique et d’acide malonique. Présente une toxicité hépatique par ingestion. Substance allergène à déclaration obligatoire (Annexe III de la Directive européenne 2003/15/CEE)
- Benzyl salicylate: additif-solvant des muscs synthétiques. Figure sur la liste des 26 substances reconnues comme allergisantes.
- Butylphényl Méthylpropional: agent masquant d’odeur, d’origine synthétique. Figure sur la liste des 26 substances allergènes à déclaration obligatoire.
Comme vous l’avez constaté avec cette liste, se laver n’est pas un geste aussi anodin qu’il y paraît. Dès lors que vous utilisez un gel douche « classique », vous mettez votre peau en contact avec de nombreuses substances chimiques dont une partie restera dans votre épiderme ou dans votre derme ou se distribuera dans tout votre organisme même après vous être rincée. Ensuite, ce sera à votre peau ou à vos organes excréteurs (foie et rein) de se débrouiller pour gérer au mieux les effets complexes de ces substances. Pour que vous puissiez plus facilement vous y retrouver dans la jungle de ces molécules, je vous propose une liste des principales catégories de substances nuisibles que vous mettez en contact avec votre peau lorsque vous utilisez des produits lavants « classiques ». Voici ce qu’on peut trouver dans la formulation d’un gel bain-douche en crème, lait ou pâte:
→ des tensio-actifs: ce sont des substances détergentes qui ont pour propriété de pouvoir disperser les corps gras dans l’eau et de permettre l’élimination des salissures grasses avec l’eau de rinçage. Du fait que ce sont des molécules ampiphiles, elles peuvent aussi servir de stabilisants d’émulsions, d’agents mouillants, dispersants et moussants ou d’émulsifiants. Elles agissent sur la couche cornée de l’épiderme en dénaturant la membrane des cellules kératiniques. De ce fait, les tensio-actifs ont pour effets secondaires d’être irritants et d’augmenter la perméabilité cutanée aux autres substances toxiques. De plus, ils altèrent la capacité de l’épiderme à retenir l’eau et rendent ainsi la peau sèche et rêche. Les tensio-actifs sont classés en quatre catégories principales: les anioniques, les cationiques, les non-ioniques et les amphotères.
- les tensio-actifs anioniques: sodium lauryl sulfate, sodium laureth sulfate, laurylsulfate de triéthanolamine, dioctylsulfosuccinate de sodium, dodécylsulfate de sodium, ammonium lauryl sulfate, ammonium cocoyl isethionate, sodium cocosulfate, TEA PEG-3 Cocamide sulfate,…
- les tensio-actifs cationiques: sels d’ammoniums quaternaires, sels d’alkyltriméthylammonium, ammonium chloride, chlorure de benzalkonium,, cetrimonium bromide, behentrimonium méthosulfate, imidazolinium methylsulfate,…..
- les tensio-actifs amphotères: cocamidopropylbétaïne, cocobétaïne, cocamidopropyl hydroxysultaine, lauramidopropylbétaïne, lauryl/myristyl amidopropylamine acide
- les tensio-actifs non-ioniques: lauryl glucoside, cocamide MEA, cocamide DEA, glyceryl caprylate, caprylic/capric glucoside, lauryl glucoside, coco glucoside, PEG-200 glyceryl stearate, ..En général, la composition d’un produit nettoyant du type « gel douche-bain » nettoyant ou moussant nécessite la présence d’un tensio-actif anionique servant de détergent, associé à un ou deux co-tensio-actifs amphotères ou non-ioniques qui sont censés atténuer les effets desséchants et agressifs du détergent. La majorité des tensio-actifs de synthèse sont des substances dites « éthoxylées », c’est-à-dire qu’elles sont fabriquées à l’aide d’un gaz appelé oxyde d’éthylène. De ce fait, elles peuvent contenir des impuretés de molécules d’oxyde d’éthylène et de 1,4 dioxane, toutes deux toxiques, irritantes et reconnues comme ayant un potentiel cancérigène. Certains tensio-actifs non-ioniques tels que le cocamide ou le lauramide DEA ou TEA peuvent contenir des impuretés de diéthanolamine qui est elle aussi une molécule irritante ,suspectée de cancérogénicité. Le cocamidopropylbétaïne est un tensio-actif amphotère qu’on retrouve dans la majorité des gels de douche classiques. Il est susceptible d’être contaminé au cours de sa fabrication par la 3-diaminopropylamine (DMAPA), une molécule irritante et sensibilisante, à l’origine d’eczéma.
→ des huiles et cires minérales: ce sont des substances qui ont pour fonction de servir à la fois d’excipients, de liants, de viscosants, de solvants, d’émollients, d’hydratants et d’anti-statiques. Elles sont issues du raffinage de produits pétroliers. Elles sont censé hydrater la peau et lui donner un toucher soyeux. Sur la liste des ingrédients, elles apparaissent sous les dénominations suivantes: Mineral oil, cera microcristalline, synthetic wax, paraffin, petrolatum, ceresin, ozokerite, vaseline, cire synthétique,.. Etant donné qu’elles sont obtenues par le raffinage poussé d’hydrocarbures , elles peuvent être contaminées par des métaux lourds tels que l’arsenic et le plomb ainsi que par des molécules d’ hydrocarbures aromatiques polycycliques. Certains de ces HAP, par exemple le benzo(a)pyrène sont des cancérigènes avérés. L’application d’huiles ou de cires minérales sur la peau a pour effet de former un film occlusif qui empêche l’évaporation naturelle appelée perspiration. L’eau qui ne peut plus sortir de la peau reste stockée dans l’épiderme ce qui fait gonfler les cellules du stratum corneum. Ce phénomène est à l’origine de l’effet repulpant et émollient que l’on ressent en touchant sa peau quelques temps après l’avoir enduite de ces huiles minérales. Le film étanche résultant de l’application de ces huiles bloque le phénomène de respiration de la peau et empêche l’élimination de déchets tels que les débris de cellules kératiniques ainsi que celle de l’urée et des phosphates excrétés par les glandes sudoripares. Les huiles minérales tapissent l’intérieur des matrices des follicules pilo-sébacés et bloquent la sécrétion du sébum, entraînant la formation de comédons. De plus, ce blocage de la sécrétion sébacée entraîne une modification du film hydro-lipidique tant au niveau de sa composition qu’au niveau de son pH. La peau résiste donc moins bien aux agressions chimiques et bactériologiques. Un autre effet dérangeant de ces huiles est dû à l’ augmentation excessive du taux d’humidité de la peau par un film gras occlusif . Ceci a pour conséquence le gonflement des cellules kératiniques de l’épiderme, favorisant ainsi le passage intercellulaire vers le derme et l’hypoderme des autres molécules présentes en même temps dans les produit d’hygiène ou de cosmétique . Ces huiles augmentent ainsi la perméabilité de la peau aux substances chimiques toxiques.
→ des humectants: il s’agit de substances utilisées pour conserver l’humidité soit dans les produits cosmétiques, soit dans les couches superficielles de l’épiderme. Sur la liste INCI, on les retrouve sous les termes suivants: glycerin, glycerol, sorbitol, propylène-glycol, ethoxydiglycol ou DEGEE, lauryl-PCA, acide lactique, sodium lactate, butylène glycol,TEA lactate, urea, xylitol, PEG-6, PEG-8, PEG-12,PEG-20, PEG-32,…Certains de ces humectants sont des dérivés de sucres tel que le sorbitol obtenu à partir d’amidon.L’acide lactique et le sodium lactate sont fabriqués à l’aide de la fermentation de substances organiques. Le propylène glycol dérivé de l’oxyde de propylène est considéré comme un irritant cutané léger. L’éthoxydiglycol encore appelé DEGEE est un éther de glycol soupçonné d’un certain nombre de méfaits.
En effet, il contient en général un pourcentage de résidus d’oxyde d’éthylène qui est un gaz cancérigène nocif. L’incorporation de DEGEE dans les cosmétiques est légalement restreinte du fait qu’il est considéré comme un irritant cutané, nocif pour le système rénal et le système nerveux central. Il traverse facilement la barrière cutanée pour se retrouver dans tout l’organisme, voir même jusqu’au fœtus en cas de grossesse. Il augmente le taux de pénétration des autres substances chimiques présentes sur la peau. Les PEG-6, -8, -12 etc… sont des composés éthoxylés qui jouent à la fois les rôles d’humectants et de solvants. Ils sont susceptibles de contenir eux aussi des traces d’oxyde d’éthylène et de 1,4 dioxane potentiellement nocifs et cancérigènes.
→ des dérivés de silicones: ce sont des polymères obtenus à partir de silicium et de chlorure de méthyle. On les retrouve sur l’étiquette sous l’appellation cyclopentasiloxane, diméthicone, DMPS… On les reconnaît dans la liste des ingrédients par leur terminaison qui finit par -siloxane ou -cone. Ils ont pour fonction de former un film à la surface de la peau ou du cheveu. Ce sont des « conditionneurs », lubrifiants, émulsifiants et parfois aussi des anti-moussants. Ils peuvent contenir un pourcentage de résidus d’autres cyclosiloxanes appelés siloxanes D4 et D5. Le siloxane D4 est absorbé par la peau . Sur la fiche de l’INRS, il est assorti de la mention « Nocif par ingestion- Risque possible d’altération de la fertilité ». Le siloxane D5 est irritant pour la peau. Il est susceptible de causer des séquelles hépatiques et des cancers utérins chez l’animal.
→ des épaississants: ils sont destinés à donner plus de »corps » au produit d’hygiène et parfois aussi à lui donner une consistance de gel. C’est le cas de l’ingrédient hydroxyéthylcellulose qui est un polymère obtenu par action d’oxyde d’éthylène ou d’éthylène chlorhydrine sur de la cellulose. Il peut contenir des résidus d’oxyde d’éthylène nocif. D’autres molécules peuvent être utilisées pour épaissir le produit cosmétique, comme par exemple les polysorbates, le carbomer, l’hydroxyéthylacrylate, les acrylates copolymer, le PEG-200 glycéryl stearate,… Le problème de ces polymères résulte en partie du fait qu’ils contiennent des résidus nocifs, même si celles-ci sont présentes en très petites quantités. C’est le cas des PEG qui peuvent contenir des monomères d’oxyde d’éthylène et de 1,4 dioxane. Les acrylates copolymer sont susceptibles d’être contaminés par des molécules d’acrylate de 2-éthylhexyle qui est irritant et sensibilisant. Les polysorbates sont des dérivés éthoxylés du sorbitol et peuvent contenir des impuretés d’oxyde d’éthylène, de 1,4 dioxane et de métaux lourds. Ces différentes molécules peuvent être absorbées par voie percutanée.
→ des ingrédients supplémentaires: le produit d’hygiène peut contenir certains ingrédients tels que des actifs, des vitamines, des minéraux, etc…Ces ingrédients sont rajoutés pour que le fabricant puisse mettre en avant certaines propriétés telles que l’hydratation, la fraîcheur, l’aspect nourrissant ou naturel du gel ou du savon. Bien entendu, l’objectif est d’attirer l’attention du consommateur sur le produit afin qu’il le choisisse parmi des dizaines d’autres. Voici quelques-uns de ces ingrédients: des extraits de fruits, de fleurs, de plantes, du lait, du germe de blé, des vitamines B,C ou E, des oligo-éléments, du sel de mer, du miel, des polyphénols, des huiles d’amandes douces, de macadamia, d’olive, de tournesol,… et des huiles essentielles, du thé vert, du houblon, des flavonoïdes, etc.. Ils apparaissent sur l’étiquette sous les termes suivants : citrus flower extract, verbena officinalis leaf extract, aloe barbadensis leaf extract, magnolia officinalis bark extract, equisetum arvens extract, citrus limon oil, helianthus annuus hybrid oil, gossypium herbaceum extract, honey, vitis vinifera seed oil, lactoglobulin, vitamin B,… En réalité, ces ingrédients sont présents en quantité réduites dans les gels de douche. Ils n’ont pas d’action bénéfique réelle sur la peau. De plus, en fonction de la méthode qui a permis de les obtenir, ils peuvent contenir des impuretés toxiques. Si l’extraction s’est faite à l’aide de solvants organiques, l’extrait de fruit, de fleur, de plante ou l’huile peuvent être accompagnés de résidus d’hexane ( irritant, nocif et suspect de reprotoxicité), d’éthanol, de propylène glycol.
→ des parfums : la grande majorité des produits d’hygiène contient des parfums. Ceux-ci sont généralement d’origine synthétique. Ils apparaissent sur l’étiquette des produits sous la dénomination parfum/fragrance . Cette dénomination recouvre d’innombrables compositions tenues secrètes par les fabricants. Les seules molécules de parfum qui apparaissent sur l’étiquette sont celles qui sont reconnues officiellement comme étant sensibilisantes et doivent obligatoirement être inscrites en toutes lettres pour que le consommateur en soit averti. Il en existe 26 pour l’instant et la loi oblige à les mentionner ( Cf Annexe III de la Directive européenne 2003/15/CEE) si elles sont présentes à plus de 0,001% dans les produits non-rincés ou à plus de 0,01% dans les produits rincés. Parmi ces 26 molécules, on retrouve les citronellol, linalool, lilial, coumarin, geraniol, cinnamal, benzoate de benzyle, alcool benzylique, etc… Il faut savoir également que l’industrie des parfums dispose de plus de 2500 molécules différentes pour créer des odeurs. Ces molécules sont issues pour la plupart de synthèses pétrochimiques ou d’hémisynthèses à partir d’extraits de plantes modifiés. Lorsqu’un gel ou lait de douche fait mention d’un ingrédient parfumant sur son étiquette comme par exemple des fruits ou des fleurs, cela signifie seulement que l’industriel a incorporé un pourcentage infime de cette plante dans le produit. En réalité, l’odeur que vous allez percevoir en utilisant le gel nettoyant ne provient pas de l’extrait de fleur ou de fruit mais de l’ensemble des substances chimiques cachées sous le terme de « Parfum/fragrance ». Lorsque vous examinez la liste des ingrédients inscrits sur l’étiquette par ordre décroissant de quantités, vous constatez que le terme « Parfum » apparaît très tôt dans la liste, alors que le ou les extraits de plantes n’apparaissent que vers la fin de cette liste. Des odeurs telles que « jasmin, pêche de vigne, fleur d’oranger, noix de coco, monoï, pomme, lait de coton, framboise, abricot, magnolia, etc… » émanent en réalité de substances chimiques complexes créées en laboratoire à partir de produits toxiques qui au final se retrouvent sur votre peau. Voici quelques exemples de ces molécules odorantes créées par les chimistes à partir d’hydrocarbures :
- des muscs polycycliques: altone, tonolide, galaxolide ou HCCB, traséolide, célestolide,.. Ces molécules issues de produits de raffinerie tels que le naphtalène et le benzène sont à l’origine de senteurs boisées, florales et fruitées. Elles sont irritantes et nocives et capables de passer dans le lait maternel . Elles sont suspectées d’inhiber les défenses cellulaires en favorisant le passage dans les cellules de substances étrangères (xénobiotiques) . Le galaxolide s’est révélé faiblement perturbateur endocrinien in-vitro.
- des muscs macrocycliques: habanolide, muscenone, exaltolide…L’habanolide a une odeur proche du cacao, le muscenone dégage une odeur de « peau de bébé » et l’exaltolide également avec un supplément d’odeur de mûre. Malheureusement, ces molécules sont irritantes pour la peau et les yeux. Elles peuvent également contenir des résidus de fabrication tels que le mercure et le bromme qui sont très toxiques.
- des muscs nitrés: les muscs xylène et cétone en particulier. Ils sont soumis à des restrictions de concentration dans les cosmétiques du fait de leur nocivité. Le musc xylène est classé comme cancérigène possible . Tous les deux sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens. Ces muscs peuvent être absorbés par voie orale, cutanée ou par inhalation. Ils sont stockés dans les tissus lipidiques et dans le lait maternel.
- le butanoate d’éthyle: c’est un ester qui possède une odeur fruitée mais il est irritant pour les yeux, la peau et les voies respiratoires;
- la vanilline: elle est produite à partir de gaïacole et d’acide glyoxylique. Elle contient des impuretés de 6-chlorovanilline.
- le 2-phényléthanol: il émet des effluves de rose et de jacinthe mais il est synthétisé à partir de benzène et d’oxyde d’éthylène, tous deux cancérigènes. Il est suspecté d’être toxique pour la grossesse et pour la fertilité (classification GHS).
- l’acétate de benzyle: il sent le jasmin.
- le benzaldéhyde: c’est l’odeur d’amande amère en réalité obtenue à partir de toluène. Il est classé comme irritant pour les yeux et les voies respiratoires;
- l’acide éthanoïque: il est à l’origine de l’arôme « poire » en association avec le pentane 1-ol et peut contenir des résidus de mercure et de brome. Il est classé comme étant corrosif.
- le butanoate et l’éthanoate d’éthyle: associés à l’acide bentanoïque, ils permettent de produire l’arôme « ananas », à l’aide d’hydroxyde de soude et d’acides sulfurique et chlorhydrique.
- l’acide butanoïque: il est absorbé par les voies respiratoires et provoque des irritations et des brûlures.
- le cinnamate de benzyle: c’est une molécule de senteur épicée, florale et fruitée. Elle est irritante pour la peau et les yeux ,nocive et sensibilisante.
- l’aldéhyde C16: c’est un parfum synthétique de fraise
- l’aldéhyde C18: il recrée l’odeur de la noix de coco à partir d’acides malonique et sulfurique.
La synthèse de toutes ces molécules odorantes requiert l’utilisation de catalyseurs nocifs qui peuvent aussi être présents sous forme de traces de ruthénium, de molybdène, de cérium, d’argent, etc..Les fragrances peuvent être conservées à l’aide différents solvants dont l’éthanol et le diéthyle phtalate ou DEP.
→ des conservateurs: ce sont des substances destinées à réduire la contamination des produits par les germes, les levures ou les moisissures. Les conservateurs ont également pour fonction d’empêcher le rancissement des dérivés lipidiques présents dans les produits concernés. Voici quelques-uns de ces conservateurs que vous avez probablement déjà repérés sur les étiquettes: MIT/CMIT (Méthylisothiazolinone/ Chlorométhylisothiazolinone), phénoxyéthanol, imidazolidinylurée, DMDM-Hydantoïne, BHT, parahydroxybenzoate de méthyle, parahydroxybenzoate de propyle, triclosan, gluconate de chlorhexidine,.. Les conservateurs destinés à éviter les contaminations microbiennes sont appelés des biocides. Parmi ceux-ci, on trouve le gluconate de chlorhexidine, les mélanges MIT/CMIT dérivés de l’isothiazolinone, le phénoxyéthanol qui est un éther de glycol, les phénols incluant les parabènes (parahydroxybenzoates) et le triclosan, les libérateurs de formaldéhyde ( le DMDM-Hydantoïne, l’imidazolidinylurée, le bronopol appelé aussi 2 bromo-2 nitro-propane- 1,3 diol), le chlorure de benzalkonium, etc.. La plupart de ces biocides présentent des caractères de toxicité.
- MIT/CMIT: ces dérivés d’isothiazolinone sont cytotoxiques par inhalation, ingestion et contact cutané. Ils sont sensibilisants et provoquent des dermites allergiques. Le MIT a été élu « Allergène de l’année » aux Etats-Unis en 2013.Il est aussi suspecté d’effets neurotoxiques (Fiche toxicologique MIT/CMIT de l’INRS)
- Phénoxyéthanol: c’est un éther de glycol connu sous l’abréviation EGPhE. Il est classé comme nocif, irritant et allergisant. Il traverse facilement la barrière cutanée et peut avoir des effets neurotoxiques et reprotoxiques. Il est donc particulièrement déconseillé pour les femmes enceintes et les enfants en bas-âge.
- les libérateurs de formaldéhyde: bronopol, DMDM-Hydantoïne, imidazolidinylurée sont toxiques, allergisants, sensibilisants et suspectés de cancérogénicité.
- les parabènes: les parahydroxybenzoates de butyl, méthyl, propyl et éthyl sont des esters de l’acide 4-hydroxybenzoïque. Ils traversent la peau et sont susceptibles d’être à l’origine d’allergies. Ils sont suspectés de cancérogénicité. De plus, l’exposition des femmes enceintes aux parabènes perturbe la croissance des garçons durant la période fœtale et les premières années de vie ( Dossier de l’Inserm sur les perturbateurs endocriniens en 2014).
- le triclosan: c’est aussi un phénol utilisé en tant que biocide et déodorant. C’est une molécule classée comme toxique. Elle est capable de traverser la barrière du placenta , de même qu’elle peut être excrété dans le lait maternel. Le triclosan est suspecté comme les parabènes de perturber la croissance des garçons.
- le chlorure de benzalkonium: il est fortement irritant et sensibilisant.
Certains conservateurs ont pour fonction principale d’être des anti-oxydants, c’est-à-dire qu’ils empêchent les matières grasses (huiles, cires, beurres..) de rancir. Certains sont dits « naturels ». C’est le cas de certains tocophérols. D’autres sont d’origine synthétique, c’est-à-dire entièrement issus de l’industrie pétrochimique. Parmi ces derniers, les plus fréquemment utilisés dans les cosmétiques sont le BHA, le BHT et les gallates de propyle, d’octyle et de dodécyle. Ils ne sont pourtant pas dépourvus d’effets délétères.
- le BHT: c’est l’abréviation pour butylhydroxytoluène. Dans les études effectuées sur l’animal, il est toxique pour le foie, les poumons, les reins et le système reproducteur.Chez l’Homme, il est classé comme étant nocif et irritant pour la peau et les yeux.
- le BHA: c’est l’abréviation pour butylhydroxyanisole. La réglementation des produits chimiques le classe comme irritant pour la peau et les yeux et comme carcinogène de catégorie 2.
- les gallates d’octyl, de propyle et de dodécyle: ce sont des dérivés de l’octanol. Ils sont nocifs et susceptibles de provoquer des allergies cutanées.
→ des colorants: ils sont la plupart du temps situés en fin de liste sur l’étiquette. Ils apparaissent sous le code CI qui signifie » Colour Index », suivi de 5 chiffres. En voici quelques exemples: CI 15510, CI 17200, CI 16035, CI 42090, CI 77891, etc..Ils sont parfaitement inutiles en ce qui concerne le lavage du corps et ne servent qu’à distraire le consommateur.

Certains de ces colorants peuvent être d’origine semi-synthétique mais la plupart d’entre eux sont issus uniquement de la synthèse de dérivés pétrochimiques. La majorité des colorants utilisés dans la formulation des produits d’hygiène sont des colorants dits « azoïques » car ils ont un rendu excellent dans les couleurs vives. Ils sont synthétisés à partir de molécules intermédiaires appelées « amines aromatiques primaires » telles que les arylamines et les hydrocarbures aromatiques azotés. Tous les colorants azoïques contiennent un pourcentage d’impuretés toxiques comprenant des amines aromatiques primaires ainsi que des métaux lourds issus des procédés de fabrication (arsenic, mercure, plomb, cadmium). Une grande majorité de ces amines sont considérées comme cancérigènes ou suspectées d’être cancérigènes. Elles sont aussi à l’origine d’irritations et d’allergies. Lorsque des colorants azoïques sont au contact de la peau, ils peuvent également se redécomposer en amines aromatiques primaires par coupure chimique, enzymatique ou bactérienne. Ces amines cancérigènes peuvent ensuite pénétrer dans l’organisme par voie percutanée. Voici à la suite quelques-uns de ces colorants que l’on retrouve très fréquemment dans les gels de douche classiques:
- CI 14720: Rouge Azorubine ou Acid Red 14 – colorant azoïque- irritant
- CI 15510: Acid Orange 7- Azoïque- Irritant, allergisant- A l’origine de lésions hépatiques chez l’animal.
- CI 16035: Rouge Allura- Azoïque
- CI 17200: Rouge- Acid Red 33- Azoïque- Irritant
- CI 15985: Jaune Orangé Sunset- A l’origine d’allergies- Contient des impuretés du colorant Sudan, lui-même considéré comme mutagène et cancérigène catégorie 3.
- CI 16255: Rouge cochenille- Azoïque
- CI 19140: Jaune tartrazine- Azoïque-Sensibilisant cutané- Nocif.
- CI 42051: Bleu patenté V- Azoïque-Allergisant
- CI 42090: Bleu Brillant FCF ou Acid Blue 9- Irritant pour la peau et les yeux- Suspect de cancérogénicité- Nocif.
Comme vous venez de le constater, les nombreux composants d’un gel de douche ou de bain classique , dotés de propriétés soi-disant favorables à la peau, sont en réalité des substances chimiques irritantes pour la plupart, possiblement sensibilisantes et parfois même cancérigènes ou toxiques pour la reproduction. Il n’est donc pas conseillé d’utiliser ce type de produits au minimum pendant toute la période de la grossesse et de l’allaitement afin de protéger votre bébé.
Dans le prochain article, nous allons voir quelles sont les solutions les plus simples, voir les moins coûteuses pour éviter de se laver avec des dérivés contaminés de la pétrochimie.